mercredi 29 janvier 2014

Une histoire...

C'est l'histoire d'une terre et d'un peuple.
Belle terre et beau peuple. Nobles tous les deux.

C'est une histoire triste. Elle mêle la colère, le défi et l'impuissance. Elle sillonne au milieu des charniers, des tortures, des visages sans nom et des noces de sang que quelques uns ne cessent de fêter.

C'est une histoire triste oui. Il y est question d'identité, de rage à la défendre, de frontières intérieures, inavouables, inexcusables aujourd'hui, après tant de morts, tant de douleurs, tant de pertes.

C'est une histoire difficile. Elle contient des milliers d'histoires déchirées, prisonnières de volontés brutales. C'est une histoire de vies privées de vie, une histoire de déni, de refus de l'autre, de son humanité.

Et c'est une histoire sale qui traîne, comme une rengaine obsolète, l'idée que le pouvoir est le seul chemin valable pour être. Dans le plus sale de l'humain. C'est l'histoire d'une descente dans le plus sale de l'humain. Dans la sauvagerie, dans l'abandon, la lâcheté, tous les vices. Et le mensonge pour ne plus s'arrêter. 

On peut se détourner. Peut-être même le doit-on pour se sauver de ces tristesses, de ce dégoût qui colle à chaque image venant de Syrie désormais. Ce désespoir hémorragique, cette récurrence obscène des stratégies du mal, de la gloire du médiocre, du règne de la force.

Mais moi, je ne veux pas me détourner. Parce que je sais que c'est l'histoire d'une terre et d'un peuple. Nobles tous les deux. Belle terre et beau peuple. 
Et que c'est une belle histoire. Une histoire de courages et de dignités. Une histoire essentielle qui questionne chacun d'entre nous sur notre intime lien à la fraternité, au respect, à la tolérance, au pouvoir, à la vanité.
Et à l'espoir. La force de l'espoir.

C'est l'histoire d'une révolution.
C'est une histoire qui commence.

Marion Coudert.

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