mardi 17 décembre 2013

Quelles que soient vos bannières

Nicolas T. Camoisson
Ô mes amis, frères et soeurs en humanité, quelles que soient vos couleurs et vos bannières, ne laissez pas le peuple de Syrie mourir à votre porte.

Vous êtes pères, vous êtes mères. Vous savez la fragilité de l'enfance, ces années où l'on forge son coeur et son regard. Refusez que les enfants de Syrie meurent de faim, de froid, de terreur. Ils ont déjà tant souffert, tant perdu, tant marché, tant espéré. 

Levez-vous. Quittez vos manteaux de stratèges. Ôtez vos peaux d'indifférences. Parlez pour eux. Pleurez pour eux. Espérez pour eux.

Ô mes amis, frères et soeurs en humanité, n'ayez pas peur du peuple de Syrie. Tant de liens nous unissent et nous sommes si proches en vérité. Ils ont déjà tant traversé pour ce seul mot de "liberté", si chèrement payé, si dignement défendu.

Levez-vous. Accueillez-les dans vos pensées, dans vos tendresses. Ne vous détournez pas du peuple de Syrie, de son courage, de son immense douleur. Quittez la chaleur solitaire de vos foyers pour celle, bienfaisante, des places où l'on est solidaire. Ne laissez pas se perdre ce qui nous garde humains. Refusez d'accepter que l'on vous dicte de vous détourner d'eux. Refusez d'accepter la fin de la fraternité. Refusez d'accepter le cynisme des décomptes des morts, des réfugiés, des massacres au TNT, au sarin, à l'arme blanche, à coup de famines organisées, à coup de terreurs volontaires. Élevez votre voix contre les enlèvements sans fin, les viols, les tortures, toutes les maltraitances. Dénoncez les silences imposés à tous ces jeunes qui se battent pour que le mot "humain" s'irrigue de tolérance et de justice. Refusez de ne voir en ces enfants, ces femmes et ces hommes que des étrangers lointains qui traversent une guerre. Une guerre qui ne serait qu'une guerre de plus. Refusez de mourir de la mort insidieuse qui ronge nos cités, ce cancer d'égoïsmes et de peurs qui dévaste nos âmes.

Ô mes amis, frères et soeurs en humanité, retrouvez le chemin de vos coeurs, levez-vous. Ne laissez pas mourir le peuple de Syrie à votre seuil. Tenez-vous debout pour ces enfants. Construisez demain avec eux. Ô mes amis, ne laissez pas mourir l'humain en vous.

Marion Coudert

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